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Hygiène de l’assassin

Amélie Nothomb

(1992)
Langue d’origine : Français

Ce que raconte ce roman :

Prétextat Tach est un énigmatique écrivain très connu dans le monde entier, mais il ne lui reste que deux mois à vivre, car un étrange cancer le ronge. Nombreux journalistes se pressent à son chevet pour essayer de dévoiler le mystère de sa vie, dans des entretiens exclusifs. L’homme est désagréable et odieux avec tous, jusqu’à qu’une jeune femme semble à la hauteur du défi de l’interviewer.

Profondeur creuse :

Un livre qui connut un succès phénoménal et lança la carrière de Nothomb, mais que je n’ai pas réussi à saisir, comprendre ou aimer. Tout d’abord cette déferlante vague d’intérêt pour un écrivain à l’aube de sa mort me semble incompréhensible. Pas sûr que beaucoup de monde ne s’intéresse à la vie privée des écrivains, même pas les plus médiatisés, et encore moins les foules déchainées. C’est un symbole ? peut-être, mais de quoi ?

La partie la plus intéressante de ce livre en général peu intéressant pour moi, est sans doute ses personnages et le rapport conflictuel entre eux. Et puis un certain développement intéressant de l’intrigue. Mais très vite les ficelles deviennent grossières.

Écrit en toute simplicité, narré principalement avec des dialogues, les personnages sont vivants et travaillés, mais cela n’a l’air d’aller nulle part. Le personnage odieux qui malmène les personnages profiteurs pour nous renverser nos idées sur la société, et dénoncer ses absurdes, me semble creux et enfantin à souhait. Et puis, petit à petit, la simplicité du récit devient redondance, puis finalement prétention.

C’est un roman prétentieux déguisé de roman sans prétentions. Pire, un roman creux qui se fait passer par profond, mais maquillé de creux. Comme un troisième degré de snobisme raté. Ouf, c’est compliqué. J’imagine que cela doit être une ode au mystère de la littérature mais cela ne m’a pas paru ni une ode ni un mystère. Plutôt d’un nombrilisme fatiguant. Regardez la citation ci-dessous, c’est l’exemple parfait de cette profondeur creuse. Ou c’est peut-être moi qui rentre dans cette ‘fatuité’ dont elle parle, à vous de juger.

Écrivaine de talent, dont le talent n’est pas au rendez-vous ici. Pas sûr que je cherche s’il est ailleurs.


Citation :

« L’écriture fout la merde à tous les niveaux : pensez aux arbres qu’il a fallu abattre pour le papier, aux emplacements qu’il a fallu trouver pour stocker les livres, au fric que leur impression a coûté, au fric que ça coûtera aux éventuels lecteurs, à l’ennui que ces malheureux éprouveront à les lire, à la mauvaise conscience des misérables qui les achèteront et n’auront pas le courage de les lire, à la tristesse des gentils imbéciles qui les liront sans les comprendre, enfin et surtout à la fatuité des conversations qui feront suite à leur lecture ou à leur non-lecture. »

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