(Josafat, 1906)
Traduction : Pas connue. Langue d’origine : Catalan
⭐⭐
Ce que raconte ce roman :
Le jeune paysan Josafat rejoint une paroisse de la ville pour suivre sa vocation religieuse. Sauf que son attitude impétueuse et la perte de son mentor feront qu’il soit mis à l’écart, et envoyé s’occuper de la cloche de l’église. Malgré sa vie retirée dans les hauteurs, l’étrange jeune réussit à tisser des liens avec les prostituées du coin, jusqu’à qu’un jour, une d’elles, Fineta, fascinée par le côté sauvage de Josafat, s’approche beaucoup trop près de lui.
Quasimodo à la catalane :
Prenant comme à inspiration évidente le ‘Notre Dame de Paris’ de Victor Hugo, Bertrana propose une réinterprétation du mythe de Quasimodo, en approfondissant sur les pulsions sexuelles et le côté sauvage du sonneur de cloche, rajoutant au passage un peu de ‘La belle et la bête’ pour décrire les débuts de la relation entre Josafat et la prostituée Fineta. Ce court roman publié en 1906, classique des lettres catalanes, est une œuvre étrange et audacieuse, mais qui n’arrive pas à se détacher de l’ombre de Victor Hugo.
La foi de Josafat est tellement obsessionnelle et fanatique que la brutalité finit pour dominer son quotidien. Son coté rude et sauvage et ses relations tourmentées avec des femmes prostitués, créeront les drames qui déclencheront les enjeux de l’intrigue. Au cœur du récit il y a un discours sur l’intégration de l’individu dans les mœurs de la société, et puis une réflexion sur les contrastes entre la vie rurale et la vie urbaine, les deux dépeintes sans le moindre espoir. C’est sombre.
Intéressant et curieux par son côté scabreux très osé, le ton du roman est quand même un peu naïf et désuet.
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