Littérature des 5 continents : EspagneEurope

La hoja roja

Miguel Delibes

(La hoja roja, 1958)
Traduction : Pas connue.   . Langue d’origine : Espagnol
⭐⭐⭐

Ce que raconte ce roman :

Don Eloy est un homme de 70 ans, qui vient de prendre sa retraite d’un poste de fonctionnaire à la mairie d’une ville de province. Sa femme était morte à sa jeunesse et il n’a pas de relation avec son unique enfant. Eloy passe ses longues journées à se promener avec son ami Isaías, bavarder avec sa domestique Desi, et attendre une lettre de son fils qui n’arrivera jamais. Tous les jours se ressemblent inlassablement.

L’écrasante solitude d’un retraité :

La feuille rouge apparaît sur le cahier des feuilles de papier à cigarettes, quand il ne reste plus beaucoup des feuilles, pour rappeler au fumeur qu’il faut en acheter plus. Bien sûr cela est une métaphore de la mort qui s’approche : un avertissement des dernières années qui s’écoulent. Eloy, face à l’abîme de la mort et au vide croissant de son existence, s’engouffre dans un écrasant sentiment de solitude.

Comme d’habitude chez Delibes le contraste entre la ville et la campagne fait partie du squelette de la narration, et il est incarné dans les deux personnages principaux. En face d’Eloy on trouve la domestique Desi, personnage qui épreuve aussi la solitude pour d’autres raisons, mais qui est ^profondément différente d’Eloy. Eloy est un homme, vieux, citadin, cultivé, et riche. Desi est une femme, jeune, campagnarde, illettrée et pauvre. Ce contraste est sans doute le plus grand atout de ce roman.

Lors de sa longue et prolifique carrière, Miguel Delibes, écrivain espagnol de la génération de 36, reçut un nombre incalculable de prix, qui le consolident comme un des plus importants écrivains espagnols de tous les temps. Mais pour je ne sais pas quelle raison son œuvre est très peu connue à l’étranger, au point que beaucoup de ses romans (dont celui-ci) n’ont jamais été traduits en Français. Personnellement j’aurais aimé le voir en gagnant du prix Nobel pour pouvoir le voir prendre la place que lui correspond comme un des meilleurs écrivains du XXe siècle dans le monde.

Un Delibes peut être mineur mais intéressant et abouti, avec la solitude et l’approche implacable de la mort comme sujets centrales.


Citation :

« J’ai plus amis de l’autre côté du mur que de ce côté-ci »

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