(Der Tod in Venedig, 1912)
Traduction : Félix Bertaux. Langue d’origine : Allemand
⭐⭐⭐
Ce que raconte ce roman :
Gustav Aschenbach, veuf plutôt âgé, est un écrivain dépressif qui se réfugie dans un hôtel à Venise. Il va tomber sous le charme d’un adolescent polonais, Tadzio, qui séjourne à l’hôtel. Dans une ville ravagée par une épidémie de choléra, la fascination morbide exercée par la beauté sublime de l’éphèbe, va plonger Gustav dans l’enfer d’un amour inavouable.
Fascination morbide :
Très librement inspiré par un court séjour du compositeur autrichien Gustav Mahler, malade, dans la ville italienne, juste avant de rentrer à Vienne en catastrophe, où il allait mourir. Attention, sujet scabreux, certaines âmes sensibles devront s’abstenir.
Un roman beaucoup plus accessible que ‘La montagne magique’, dans lequel l’obsession de la mort et la quête de la beauté absolue sont les thèmes centraux. Cela reste perché et dense, mais se lit avec plus de plaisir de pure lecture.
Attention, le traitement complétement désinvolte de la pédophilie peut dérouter certains lecteurs. Mais il faut savoir que l’idée de Thomas Mann était justement de représenter l’idéal de beauté et le déposséder de toute connotation sexuelle, et c’est précisément pour cette raison que Tadzio est un garçon et pas une fille. Selon ses propre mots, Mann n’avait jamais en tête une relation de pédophilie. Au vu de la sensibilité actuelle la décision semble complètement naïve, surtout que le merveilleux film de Visconti, ‘Mort à Venise’ (1971) , assumait beaucoup plus clairement cet aspect dans les sujets du film.
Citation :
« D’être seul et de se taire, on voit les choses autrement qu’en société : en même temps qu’elles gardent plus de flou elles frappent davantage l’esprit ; les pensées en deviennent plus graves, plus singulières et toujours se teintent de mélancolie. »
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