Littérature des 5 continents : AutricheEurope

La Pitié dangereuse

Stefan Zweig

(Ungeduld des Herzens, 1939)
Traduction : Alzir Hella. Langue d’origine : Allemand
⭐⭐⭐⭐

Ce que raconte ce roman :

Autriche, début XXe siècle. Pendant un bal organisé par le richissime Comte de Kekesfelva, l’officier Hofmiller invite Edith, la fille du comte, à danser. La jeune fille, paralysée des jambes, s’écroule en larmes, effondrée. Anton, secoué par sa maladresse, va s’éclipser en courant, ce qui va multiplier son sentiment de pitié par la jeune fille.

De la pitié à l’amour il y a plus d’un pas :

Zweig est un génie reconnu de l’art de la novella ou court roman, comme en témoignent ‘Nouvelle de Jeux d’échecs’, ‘Amok’ ou ‘Lettre d’une inconnue’ parmi beaucoup d’autres. ‘La pitié dangereuse’ est son unique long roman et il est, sans doute, une petite merveille.

Comme d’habitude chez cet écrivain, l’histoire est racontée en formule flashback. On retrouve un personnage meurtri par les regrets après une histoire qui parle de pitié, d’amour, et des allers-retours entre l’un et l’autre. C’est un sujet assez inhabituel, la pitié et aussi le handicap, que Zweig aborde avec la finesse et la sensibilité habituelles.

Le lecteur va participer des regrets, des dilemmes et de la mauvaise conscience de Anton face à Edith, de ses essais de rattraper sa bévue initiale. Et d’un autre coté il va assister aux mystères des réactions d’Edith, souvent conséquence des maladresses de communication entre les deux personnages. Edith dit souhaiter qu’il parle franc, or on n’est pas sûr que cela soit son vrai souhait, étant donné qu’elle n’est pas trop franche non plus.

On assiste à la détresse de deux personnages captifs : Edith, enchainée à son fauteuil, et Anton, prisonnier de sa propre compassion. Un petit bijou d’introspection psychologique et d’analyse des rapports confus et tourmentés entre les êtres humains.


Citation :

« Même aujourd’hui, après des années, je n’arrive pas à fixer la limite où a fini ma maladresse et où a commencé ma faute. Il est probable que je ne le saurai jamais. »

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