(La colmena, 1951)
Traduction : Henri L. P. Astor. . Langue d’origine : Espagnol
⭐⭐⭐
Ce que raconte ce roman :
Ce que raconte ce roman : 1942, après la guerre civile espagnole. Dans un café à Madrid, toute une foule de visiteurs s’entrecroisent, se disputent, s’aiment, se détestent, expriment leurs angoisses et suivent le rythme de la vie qui continue.
Abeilles en crise :
La structure narrative est osée et marquée. Il n’y a pas de protagonistes, tous les personnages entrent et sortent simultanément du cadre, conservent ce petit côté anonyme, comme un essaim d’abeilles. La métaphore de la ruche est présente dès le départ : C’est l’ensemble de la société espagnole qui se donne rendez-vous de passage dans ce roman atypique.
Personnages hauts en couleurs, représentatifs de tous les types d’espagnol madrileño, secoués (ou parfois ravis) par les conséquences de la guerre, les problèmes d’argent et d’emploi et les débuts du franquisme. Ils trainent leurs petites joies et misères, qui finalement deviennent anecdotes dans le vaste concept de la ruche/société.
Malgré sa fascinante structure et ses fabuleux personnages, peut-être il manquerait un petit côté plus profond, qui se trouve plus facilement dans d’autres œuvres du prix Nobel espagnol. C’est peut-être le fait d’avoir tellement de personnages, qui fait que finalement on n’approfondit pas particulièrement sur aucun d’eux.
Roman publié en Argentine en 1951, il n’a été publié dans l’Espagne Franquiste qu’avec plus d’une décennie de retard.
Citations :
« Le monde est un spectacle que des hommes au cœur pur contemplent, ahuris, du premier rang de l’orchestre, sans trop comprendre ce qui se passe, qui est pourtant très clair. »
« La pitié est l’antidote du suicide, puisque c’est un sentiment qui procure du plaisir et qui nous fournit, à petites doses, la jouissance de la supériorité. »
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