(La tía Tula, 1921)
Traduction : Dominique Hauser. . Langue d’origine : Espagnol
⭐⭐⭐⭐
Ce que raconte ce roman :
Après courtiser deux sœurs, Rosa et Gertrudis, le jeune Ramiro choisit finalement de se marier avec Rosa, par des raisons pratiques. Mais il aura toujours gardé une attirance secrète pour Gertrudis, maintenant affectueusement appelée tante Tula. Lors que Ramiro devient veuf, la société pousse Tula à se marier avec son beau-frère Ramiro.
Sororat espagnol :
Ce merveilleux roman du grand Unamuno, nous développe la question du sororat : Un veuf est poussé au remariage avec la sœur de sa femme décédée, notamment lorsqu’il a des enfants en bas âge. C’est un sujet relativement fréquent selon les circonstances, dans la société espagnole au début du XXe siècle.
Sauf qu’ici Unamuno va pousser la réflexion an rajoutant la pression sur une femme, profondément pieuse, qui souhaite vivre indépendamment des hommes, mais rêve des enfants et d’une famille. Horrifiée par l’idée des relations charnelles avec les hommes, Tula rejette toute idée de sexualité. Elle est tiraillée entre l’amour fraternel qu’elle sent pour son beau-frère Ramiro et l’amour maternel qu’elle ressent pour ses neveux, donc la possibilité de devenir une vraie mère pour eux complique sa détermination de chasteté.
Avec un certain érotisme assez subtil, et un remarquable travail d’introspection psychologique, cette histoire touchante de répression sexuel traite une réalité des conventions sociales de l’époque, avec le style et la classe d’un des meilleurs écrivains espagnols, mais aussi l’un des plus méconnus à l’étranger.
Citation :
« De l’amour ? Non, même pas de la tendresse, plutôt quelque chose d’innombrable qu’on ne dit pas parce qu’il se confond avec la vie elle-même. »
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