Littérature des 5 continents : EspagneEurope

La ville des prodiges

Eduardo Mendoza

(La ciudad y los prodigios, 1986)
Traduction : Olivier Rolin.   . Langue d’origine : Espagnol
⭐⭐⭐⭐⭐

Ce que raconte ce roman :

Le jeune Onofré Bouvila, fils de campagnards, débarque à Barcelone prêt à croquer le monde. La ville est en plein chamboulement, l’Exposition Universelle de 1888 approche à grands pas et les chantiers sont de partout. Après des petits boulots qu’il combinera avec la distribution des tracts anarchistes, cet anti-héros de la picaresque va braver tous interdits pour se frayer un chemin dans la vie. On suivra son ascension fulgurante qui lui mènera jusqu’à l’Exposition Universelle de 1929.

Barcelone entre les deux Expos :

Barcelone (ma ville !), vrai protagoniste de ce roman, n’est pas présentée sous le meilleur des angles, malgré tout on arrive à s’attacher énormément à ce décor fascinant, et on n’arrive pas à imaginer l’action située ailleurs. Sombre et loufoque, dangereuse et souvent sordide, ville en proie à toutes les débauches, les corruptions et les vices, Barcelone est le décor dans lequel notre anti-héros va évoluer. L’ascension d’Onofré ira de la main de la montée de Barcelone, toutes les deux portées par la même ambition, s’affranchir d’un gris héritage.

De petites fautes à gros délits, sans aucun scrupule, Onofré va franchir des barrières inimaginables. À un moment donné, on va arrêter de juger ses actes et simplement on va se laisser porter dans ce roman fleuve, malgré la destruction qui se crée autour de lui. Obsédé par un oracle d’une voyante, selon lequel sa réussite la devrait à trois femmes, une devrait lui donner la richesse, une autre le pouvoir et la troisième le bonheur, ce personnage sombre verra ouvertes toutes les portes qui lui étaient fermées.

Au fur et à mesure que le personnage se hisse, le brouillard et le mystère se cernent autour de lui Avec un ton décidément cynique, une prose très riche et élégante, et un humour original et plein de finesse, Mendoza nous embarque dans une épopée inoubliable. Probablement son meilleur travail, souvent cité parmi les meilleurs romans espagnols du XXe siècle.


Citation :

« En vérité, comme il arrive à tout le monde, il était incapable de se voir lui-même ; il voyait seulement le reflet de sa personnalité et de ses actes sur les autres et il en inférait une idée de lui totalement erronée. Plus tard, cette idée ne résistait pas à une analyse plus minutieuse, ce qui créait en lui une insatisfaction imprécise et ravivait le désarroi. »

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