Littérature des 5 continents : EspagneEurope

L’année du déluge

Eduardo Mendoza

(El año del diluvio, 1992)
Traduction : François Maspero.   . Langue d’origine : Espagnol
⭐⭐⭐

Ce que raconte ce roman :

Aux années 50, dans un monastère perdu dans l’arrière province de Barcelone, la mère supérieure de San Ubaldo, Sœur Consuelo, cherche financement pour la restauration du monastère. Elle fera appel du plus riche propriétaire de la région, Augusto Aixalà, un séducteur réputé dont elle tombera amoureuse au beau milieu d’un été des pluies torrentielles.

Don Juan sous la pluie :

Après la parenthèse frivole de « Sans nouvelles de Gurb », Mendoza revient à son terrain de prédilection, la satire humoristique avec un fond de critique sociale et analyse des faiblesses de l’être humain. Mais cette fois-ci avec un ton plus mélancolique qu’à son habitude.

Les certitudes de Sœur Consuelo seront ébranlées pour la passion discrète qu’elle éprouve, et reflètent les orages qui s’abattent sur la région, l’invitant à lâcher prise, à s’abandonner à la déferlante d’émotions. Mais les vœux de Sœur Consuelo et la situation du Monastère sont complexes, on est en plein franquisme et le scandale serait majuscule. Un troisième personnage, un bandit caché dans les montagnes, fermera un étrange triangle, et déploiera le volet sociale et politique du récit, compliqué par les évènements fantasques qui se succèdent.

Les mœurs de l’Espagne des années 50, les liens entre la religion et le pouvoir, en plein franquisme, et les tensions politiques et sociales qui ont plongé ce pays depuis la guerre civile, sont présents dans ce récit. Un très beau roman qui récupère l’histoire de l’irréductible séducteur Don Juan et la sœur qui résiste à plonger dans ses bras.


Citation :

« Je ne crois pas à l’enfer, et pas davantage au ciel ; et s’ils existent, je m’en fiche. Je ne veux pas d’un système qui récompense les hypocrites et condamne les désespérés. »

0 Comments

Submit a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Avec vue sur l’Arno

Avec vue sur l’Arno

Florence, début du XXe siècle. La jeune Lucy Honeychurch, accompagné de sa chaperonne Charlotte Bartlett, s’apprête à découvrir Florence avec son guide Baedeker à la main. Les Emerson, père et fils, des anglais athées et un peu excentriques, vont leur offrir d’échanger leur chambre, qui a une belle vue sur la ville. À partir de cette proposition peu conventionnelle, l’Italie va petit à petit opérer son charme, et presque sans le vouloir, Lucy…

read more
Monteriano (Where Angels Fear to Tread)

Monteriano (Where Angels Fear to Tread)

C’est le grand départ. Lilia Herriton, jeune et riche veuve un peu insouciante, et sa chaperonne, Miss Abbott, une jeune fille assez naïve, s’apprêtent à partir pour l’Italie. Lilia est censé prendre un temps de repos et déconnecter après les soucis propitiés par la mort de son mari. Sauf que, après quelque temps en Toscane, Lilia décide de se marier avec Gino, un beau italien fils de dentiste.

read more
Jude l’obscur

Jude l’obscur

L’orphelin Jude Fawley vit avec une tante qui ne lui donne pas trop d’affection. Jude grandi dans un milieu très humble dans lequel, ses rêves d’aller à l’université sont difficiles. Mais en autodidacte, dans des instants dérobés après des journées de travail épuisantes, il va réussir à apprendre le latin et le grec, ces langues qui le passionnent.

Pendant qu’il réalise que ses rêves seront peut-être impossibles, il commencera à travailler comme maçon…

read more
Tess d’Urberville

Tess d’Urberville

Les parents de Tess, d’origine paysanne, découvrent qu’ils ont un certain lien avec les d’Urbervilles, lignée aristocratique qui habite la région depuis des lustres. Les parents cupides vont réussir à placer Tess chez les d’Urbervilles. Mais le fils de la famille, le libertin Alec, fera des lourdes avances à Tess, qu’elle résiste comme elle peut. Alec finit par forcer la femme. On retrouvera Tess qui est rentrée chez ses parents après avoir perdu l’enfant qu’elle a portée dans le ventre.

read more