Littérature des 5 continents : EuropeNorvège

L’Autre Nom

Jon Fosse*

(Det andre namnet. Septologien I-II, 2019)
Traduction : Jean-Baptiste Coursaud.   . Langue d’origine : Néo-norvégien
DNF (Lecture non finie)

Ce que raconte ce roman :

Norvège, dans un village au bout d’un fjord, quelques jours avant Noël. L’artiste-peintre Asle, depuis la mort de sa femme, vit en réclusion et fréquente peu de monde. Il est quand même très intéressé par un homme qui habite à Bjorgvin, la ville voisine, et qui voit à chaque fois qu’il passe devant sa fenêtre dans une maison de la ville. Il observe la souffrance de cet homme qui n’arrive pas à vaincre ses démons, et sombre de plus en plus dans l’abîme de l’alcool, la solitude et la mort. Comme notre narrateur, il s’appelle Asle.

Logorrhée interminable sur moi et mon autre moi :

Je ne saurai pas vous orienter trop par rapport à ce roman que malheureusement je n’ai pas pu finir et j’ai abandonné assez tôt, chose peu fréquente. C’est peut-être génial, mais cette lecture, même si courte pour moi, a été laborieuse et impénétrable. J’ai toujours eu du mal avec les monologues en stream of consciousness modernes façon Thomas Bernard et Lobo Antunes, et ici je n’ai fait que confirmer mes craintes : J’ai trouvé cela barbant et incroyablement répétitif. J’ai réussi à lire 60 pages. Les sujets avancés sont intéressants dans le fond mais la forme prend beaucoup trop de place, favorisant des redondances qui alourdissent le récit inutilement. Plus l’artifice devient présent, plus le contenu semble creux.

Asle regarde Asle à la fenêtre, il réfléchit, il continue à avancer et il voit d’autres gens, mais sa pensée divague et revient inlassablement à l’Asle de la fenêtre. L’Asle de la fenêtre est encore plus déprimé que notre narrateur. Tous les personnages que Asle narrateur retrouve semblent être des reflets de sa propre vie. Le roman se déroule entièrement dans la tête du narrateur, dans un monologue d’une seule phrase, sans points. Il n’arrête de parler de lui, de son autre-lui sur la fenêtre, de son passé, de son art, et en général de ses états d’âme. C’est sporifère et interminable mais au moins c’est bien fait et bien écrit. Quand même, comme d’habitude dans ce genre de roman-monologue d’une seule phrase, la technique triche par le simple moyen de remplacer des points par des virgules et par rajouter des « et » ici et là. Rien de nouveau sous le soleil.

Fosse, qui remporta le Prix Nobel 2023, a écrit plusieurs courts récits et pièces de théâtre, mais je ne sais pas ce qui m’a pris pour me lancer dans cette longue lecture, qui en plus devait se continuer dans une septologie. Non mais quelle torture. La vérité est que j’avais la suspicion que ce livre n’était pas pour moi, j’aurai dû opter par un de ces courts récits. En fin… Si vous aimez Borges, Woolf, Gombrowicz et en général tout ce qui sonne postmoderniste, il y a des chances que cela vous comble. Sinon, fuyez en toute vitesse et sans regret.

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