Littérature des 5 continents : EuropePortugal

Le cul de Judas

António Lobo Antunes

(Os Cus de Judas, 1979)
Traduction : Pierre Léglise-Costa.   Langue d’origine : Portugais
DNF (Lecture non finie)

Ce que raconte ce roman :

Dans un bar, un homme raconte son histoire à une femme. Dans un monologue chaotique, Il explique son départ vers l’Angola comme médecin, et son arrivée dans un endroit complètement isolé, cerné par la guerre et la pauvreté.

Bravo Pierre Léglise-Costa :

La lecture de ce livre a été un petit calvaire pour moi, pas par ce qui est raconté, qui était très intéressant, sinon par son style pompeux et prétentieux. Cela faisait un bon moment que je voulais m’approcher de l’œuvre de cet auteur portugais, souvent pressenti pour le Prix Nobel. Eh bien, c’est chose faite, mais je ne pense pas que je recommencerai avec d’autres œuvres. J’en suis persuadé que l’homme a du talent, mais je trouve son style tout simplement insupportable. Les phrases sont très longues et rechargées, remplies d’adjectifs et petites subordonnées et sub-subordonnées qui s’y collent, en rajoutant de plus en plus de complexité injustifiée, et faisant de plus en plus creux le récit.

C’est très dommage, car j’étais très intéressé en l’histoire de ce médecin en Angola. Il est noté à 4,2 sur 5 sur Babelio, donc peut-être vous ne devriez pas trop m’écouter. Après tout je ne suis qu’un lecteur lambda, et peut-être je ne suis pas assez intelligent.

L’intrigue occupe à peine un 10 pour cent du récit, le restant 90 pour cent est un pur exercice de style vain et creux. Je n’ai pas pu finir ce livre, j’ai abandonné après un tiers (environ 70 pages), ce que je fais très rarement (3 livres sur 180 en 2021), donc je ne peux pas me prononcer sur l’œuvre dans sa totalité. Seulement j’analyserai une des premières phrases et comme ça vous pourrez vous faire une idée.

« Si nous étions, Madame, par exemple, vous et moi, des tamanoirs, au lieu de causer l’un avec l’autre dans cet angle du bar, peut-être me ferais-je davantage à votre silence, à vos mains posées sur le verre, à vos yeux de colin vitreux flottant quelque part sur ma calvitie ou sur mon nombril, peut-être pourrions-nous nous entendre dans une complicité de trompes inquiètes reniflant de concert sur le ciment des regrets d’insectes inexistants, peut-être nous unirions-nous, sous le couvert de l’obscurité, en coïts aussi tristes que les nuits de Lisbonne. »

Voilà, une phrase longue comme un paragraphe dans laquelle on oublie quel était le verbe tellement on attache des subordonnées et des compléments, qui ne rajoutent aucun contenu. La métaphore des Tamanoirs nous sert à conclure quoi ? Difficile à dire. Le problème est que la phrase suivante c’est pareil. Et la suivante. Absolument TOUT le reste du roman suit ce style creux et prétentieux dans TOUTES ses phrases. C’est épuisant.

Le seul point positif de ce livre est le sans doute remarquable travail du traducteur Pierre Léglise-Costa, qui a dû se farcir toutes ses phrases alambiquées et pédantes à souhait, remplies de métaphores bon marché et adjectifs à tout va, souvent sans queue ni tête. Le résultat est formellement assez beau, malgré que la platitude, le snobisme et la surenchère de prétentions de style s’impose au-delà de toute autre considération.


Citation :

Pas de citation, puni.

0 Comments

Submit a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Avec vue sur l’Arno

Avec vue sur l’Arno

Florence, début du XXe siècle. La jeune Lucy Honeychurch, accompagné de sa chaperonne Charlotte Bartlett, s’apprête à découvrir Florence avec son guide Baedeker à la main. Les Emerson, père et fils, des anglais athées et un peu excentriques, vont leur offrir d’échanger leur chambre, qui a une belle vue sur la ville. À partir de cette proposition peu conventionnelle, l’Italie va petit à petit opérer son charme, et presque sans le vouloir, Lucy…

read more
Monteriano (Where Angels Fear to Tread)

Monteriano (Where Angels Fear to Tread)

C’est le grand départ. Lilia Herriton, jeune et riche veuve un peu insouciante, et sa chaperonne, Miss Abbott, une jeune fille assez naïve, s’apprêtent à partir pour l’Italie. Lilia est censé prendre un temps de repos et déconnecter après les soucis propitiés par la mort de son mari. Sauf que, après quelque temps en Toscane, Lilia décide de se marier avec Gino, un beau italien fils de dentiste.

read more
Jude l’obscur

Jude l’obscur

L’orphelin Jude Fawley vit avec une tante qui ne lui donne pas trop d’affection. Jude grandi dans un milieu très humble dans lequel, ses rêves d’aller à l’université sont difficiles. Mais en autodidacte, dans des instants dérobés après des journées de travail épuisantes, il va réussir à apprendre le latin et le grec, ces langues qui le passionnent.

Pendant qu’il réalise que ses rêves seront peut-être impossibles, il commencera à travailler comme maçon…

read more
Tess d’Urberville

Tess d’Urberville

Les parents de Tess, d’origine paysanne, découvrent qu’ils ont un certain lien avec les d’Urbervilles, lignée aristocratique qui habite la région depuis des lustres. Les parents cupides vont réussir à placer Tess chez les d’Urbervilles. Mais le fils de la famille, le libertin Alec, fera des lourdes avances à Tess, qu’elle résiste comme elle peut. Alec finit par forcer la femme. On retrouvera Tess qui est rentrée chez ses parents après avoir perdu l’enfant qu’elle a portée dans le ventre.

read more