(Os Cus de Judas, 1979)
Traduction : Pierre Léglise-Costa. Langue d’origine : Portugais
DNF (Lecture non finie)
Ce que raconte ce roman :
Dans un bar, un homme raconte son histoire à une femme. Dans un monologue chaotique, Il explique son départ vers l’Angola comme médecin, et son arrivée dans un endroit complètement isolé, cerné par la guerre et la pauvreté.
Bravo Pierre Léglise-Costa :
La lecture de ce livre a été un petit calvaire pour moi, pas par ce qui est raconté, qui était très intéressant, sinon par son style pompeux et prétentieux. Cela faisait un bon moment que je voulais m’approcher de l’œuvre de cet auteur portugais, souvent pressenti pour le Prix Nobel. Eh bien, c’est chose faite, mais je ne pense pas que je recommencerai avec d’autres œuvres. J’en suis persuadé que l’homme a du talent, mais je trouve son style tout simplement insupportable. Les phrases sont très longues et rechargées, remplies d’adjectifs et petites subordonnées et sub-subordonnées qui s’y collent, en rajoutant de plus en plus de complexité injustifiée, et faisant de plus en plus creux le récit.
C’est très dommage, car j’étais très intéressé en l’histoire de ce médecin en Angola. Il est noté à 4,2 sur 5 sur Babelio, donc peut-être vous ne devriez pas trop m’écouter. Après tout je ne suis qu’un lecteur lambda, et peut-être je ne suis pas assez intelligent.
L’intrigue occupe à peine un 10 pour cent du récit, le restant 90 pour cent est un pur exercice de style vain et creux. Je n’ai pas pu finir ce livre, j’ai abandonné après un tiers (environ 70 pages), ce que je fais très rarement (3 livres sur 180 en 2021), donc je ne peux pas me prononcer sur l’œuvre dans sa totalité. Seulement j’analyserai une des premières phrases et comme ça vous pourrez vous faire une idée.
« Si nous étions, Madame, par exemple, vous et moi, des tamanoirs, au lieu de causer l’un avec l’autre dans cet angle du bar, peut-être me ferais-je davantage à votre silence, à vos mains posées sur le verre, à vos yeux de colin vitreux flottant quelque part sur ma calvitie ou sur mon nombril, peut-être pourrions-nous nous entendre dans une complicité de trompes inquiètes reniflant de concert sur le ciment des regrets d’insectes inexistants, peut-être nous unirions-nous, sous le couvert de l’obscurité, en coïts aussi tristes que les nuits de Lisbonne. »
Voilà, une phrase longue comme un paragraphe dans laquelle on oublie quel était le verbe tellement on attache des subordonnées et des compléments, qui ne rajoutent aucun contenu. La métaphore des Tamanoirs nous sert à conclure quoi ? Difficile à dire. Le problème est que la phrase suivante c’est pareil. Et la suivante. Absolument TOUT le reste du roman suit ce style creux et prétentieux dans TOUTES ses phrases. C’est épuisant.
Le seul point positif de ce livre est le sans doute remarquable travail du traducteur Pierre Léglise-Costa, qui a dû se farcir toutes ses phrases alambiquées et pédantes à souhait, remplies de métaphores bon marché et adjectifs à tout va, souvent sans queue ni tête. Le résultat est formellement assez beau, malgré que la platitude, le snobisme et la surenchère de prétentions de style s’impose au-delà de toute autre considération.
Citation :
Pas de citation, puni.
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