Littérature des 5 continents : AllemagneEurope

Le liseur

Bernhard Schlink

(Der Vorleser, 1995)
Traduction : Françoise Brun. Langue d’origine : Allemand
⭐⭐⭐

Ce que raconte ce roman :

Un adolescent, Michael Berg, entame une relation amoureuse avec Hanna, une femme plus âgée, un peu triste et mystérieuse, mais gentille avec lui et qui aime lui entendre lire des romans à voix haute. Un jour, elle disparaît sans donner de nouvelles. Il ne la retrouvera que quelques années plus tard, quand, comme étudiant du droit, il assiste à un jugement contre les gardians du champ de concentration d’Auschwitz. À sa stupéfaction, Hanna est sur les bancs des accusés.

Est-il possible d’aimer sans juger ? :

Le contraste entre les deux personnages et le rituel qui s’établit entre eux, font de ces après-midis en amoureux, un espace de tendresse qui nous fascine. En effet, leurs rendez-vous vont être organisés selon la volonté d’Hanna : pas de sexualité sans littérature au préalable. Michael Berg va participer volontiers à ces séances de lecture plus si affinités, en tombant de plus en plus sous le charme, happé par cette femme insaisissable.

Le roman joue habilement la dichotomie de la réaction de Michael, qui retrouve l’amour de sa vie (bien sûr il ne l’a pas oubliée), mais accusée des crimes les plus abjectes. C’est un beau roman d’amour avec un subtile discours sur la culpabilité et le jugement. Il y a une fine ligne sur laquelle le roman navigue avec succès, et qui nous permet de comprendre les actions d’Hanna sans pour autant éviter de la juger.


Citation :

« Elle combattait depuis toujours, non pour montrer ce dont elle était capable, mais pour dissimuler ce dont elle était incapable. C’était une vie dont les élans consistaient à battre vigoureusement en retraite, et les victoires à encaisser de secrètes défaites. »

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