(Sommarboken, 1972)
Traduction : Jeanne Gauffin. Langue d’origine : Finnois
⭐⭐⭐
Ce que raconte ce roman :
Dans leur maison de vacances sur une île isolé du golfe de Finlande, la petite Sophie passe un été dans l’insouciance, loin de bruit de la ville, avec son père et sa grand-mère, une femme singulière et peu conventionnelle, qui l’accompagne lors de ses errances à la découverte de l’île. C’est un endroit évocateur et fascinant, qu’invite à la baignade, à la réflexion, à la randonnée, ou à la simple contemplation d’une nature éblouissante et sauvage. Malgré leurs différences et disputes, entre elles s’établit une touchante complicité.
L’été d’une petite fille curieuse et sa mamie excentrique sur leur île favorite :
Juste après la deuxième guerre mondiale, Jansson écrivit le premier livre des Moumine, une série de livres pour enfants qui lui rapportera le succès et la reconnaissance internationale, en tant qu’écrivaine de littérature jeunesse. C’est seulement à partir des années 70 que l’autrice commença à se pencher vers une littérature plus adulte, dont ‘Le livre d’un été’ en fait partie. Le roman a certains composants autobiographiques, car, comme la protagoniste Sophie, Jansson habitait à Helsinki mais pendant l’été séjournait dans la petite île de Klovharu, dans l’archipel de Pellinki, au golfe de Finlande.
Il n’y a pas une histoire proprement dite, mais plutôt un ensemble de scénettes qui retracent la vie quotidienne de Sophie et sa mamie dans cette île peu habitée où elles passent l’été. Chaque chapitre est dédié à une petite aventure ou anecdote, toujours protagonisée par les deux femmes. Le papa est plutôt absent ou dans un deuxième plan, et seulement une petite poignée de personnages apparaissent très épisodiquement. Le vrai sujet est tout simplement l’île, avec ses paysages somptueux, sa météo capricieuse, ses mystères et ses secrets.
Tandis que la jeune Sophie est curieuse, mais prudente et introvertie, la grand-mère est plus expérimentée, mais espiègle et osée. Son rôle d’adulte est systématiquement renversé à la faveur d’une invitation au secret et à l’aventure. Cette grand-mère très originale et unique se comporte parfois comme une vraie gamine, ce qui va exaspérer la jeune Sophie, car son univers carré et logique est mis à l’épreuve. Malgré leurs chamailleries, la petite fille trouve avec sa mamie l’envie d’oser et de lâcher prise, au même temps qu’assouvit sa soif de connaître le monde.
Imprégné d’un ton nostalgique, le roman brille par son style poétique, le charme de ses deux personnages principaux, et la beauté de l’île elle-même.
Citation :
« Tout était bien et cependant assombri par une profonde mélancolie. C’était un mois d’août instable avec des violents orages et des très belles journées, mais quels que soient les événements, pour grand-mère cela signifiait seulement du temps qui s’ajoutait au temps, puisque tout est vanité et une course après le vent. »
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