(La sonrisa etrusca, 1985)
Traduction : Françoise Duscha-Calandre. . Langue d’origine : Espagnol
⭐⭐⭐⭐
Ce que raconte ce roman :
Salvatore Roncone, un vieux paysan bourru et solitaire doit se résoudre à quitter son pays aimé, la Calabre pour se rendre à Milan chez son fils, où il pourra avoir accès à des soins et des hôpitaux, car il est rongé par un cancer qui avance sourde mais inexorablement. Le vieil homme connait à peine son fils et sa belle-fille et déteste profondément la ville mais, petit à petit, il s’attachera à son petit-fils Brunettino, qui a le même prénom que lui lors qu’il était partisan.
Moments de tendresse entre le grand-père calabrais et petit-fils milanais :
Histoire d’une relation touchante pleine de tendresse entre un vieil homme sur le retour, atteint d’un mal incurable, et son petit-fils qui à toute la vie devant soi, car il a à peine un an au moment où les deux se rencontrent. Justement, comme dans ‘La vie devant soi’ de Romain Gary, les ficelles narratives du roman se structurent presque exclusivement sur deux personnages complètement opposés à tous les niveaux, à commencer par leur âge. Tout le charme de ce roman merveilleux, petit classique moderne de la littérature espagnole, sied dans cette combinaison improbable du passé avec du présent, de la gravité avec la légèreté, de la province avec la ville, de la tradition avec la modernité, de la mort avec la vie.
Attaché aux traditions de sa terre natale, à son soleil et à ses saveurs, Salvatore se morfond dans la ville grise et morne. Dans le crépuscule de sa vie, il découvrira des nouvelles émotions grâce à ce jeune enfant, fils de Milan, héritier apparent de tout ce qu’il déteste. Et inversement le petit Bruno grandira avec la présence bienveillante de ce grand-père bourru et un peu grognon, qui s’intéresse à lui, et l’accompagne partout. Grâce à ce calabrais au cœur d’or, Brunettino apprendra les valeurs et les choses de la vie, et, pour prouver que même à l’approche de la mort on peut encore apprendre, c’est le petit-fils qui guidera son aïeul dans la découverte du vrai sens de l’amour.
Une vieille sculpture de l’époque étrusque symbolise ce côté indomptable et fier des paysans du sud, et l’énigme de son sourire peut-être en lien avec cette sensibilité pudique, ce plaisir des choses simples, le bonheur sans stridences des gens simples. Car c’est à la fin de toute une vie marquée par la résistance au fascisme, que le paysan calabrais rencontrera le bonheur d’aimer.
Plein d’humanisme, écrit avec sensibilité et finesse dans un style classique et solide, ‘Le sourire étrusque’ est un petit bijou d’émotion et tendresse.
Citation :
« Laisse-moi te guider, mon tout petit ! Je te mettrai sur la bonne voie pour escalader la vie, qui est dure comme la montagne, mais qui te remplit le cœur quand tu es au sommet ! »
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