(Wind in the willows, 1908)
Traduction : Alberto Manguel. Langue d’origine : Anglais
⭐⭐
Ce que raconte ce roman :
Marre du nettoyage de printemps dans sa maison, Mr taupe décide de partir à l’aventure et quitter sa tanière et sa prairie. Avec ses nouveaux amis Mme Rat et M. Blaireau, ils vivront des jours idylliques au gré des saisons, près de la rivière. L’arrivée d’un nouvel ami, le capricieux et extravagant M. Crapaud, provoquera l’amusement de toute la bande avec son gout pour les voitures de course et ses frasques rocambolesques.
Fable très british :
La campagne anglaise est la protagoniste de cette fable animalière, ou les personnages animaux se comportent en société comme s’il s’agissait des êtres humains : Ils prennent le thé à l’heure anglaise, ils font le ménage dans leur maison, ils conduisent des voitures, et ils font le tour de la rivière en bateau. Cette parodie de la société anglaise des temps Edwardiens trouve son origine dans les contes que Grahame racontait à son enfant Alistair, et nous renvoie à l’insouciance de l’enfance, avec fortes doses d’amusement et espièglerie, en soulignant par-dessus tout, la valeur de l’amitié.
Les personnages incarnent plusieurs archétypes du citoyen britannique : Taupe est actif et franc. Grâce à son optimisme, il s’adapte facilement aux nouveautés. Rat est cool, détendu et aime prendre du bon temps, mais il est aussi un peu plus sournois. Le singulier Têtard est joyeux et spontanée, et un condensé des caprices de l’enfant pourri-gâté. Blaireau est l’homme ronchon qui aime vivre à l’écart de la société. Malheureusement il n’y pas trop de personnages féminins dans ‘Le vent dans les saules’.
D’autres thèmes s’immiscent dans le récit, comme le besoin d’indépendance, la responsabilité et la solitude, mais un côté aventurier bon-enfant finit pour dominer ce récit. Avec ses descriptions des paysages interminables et le côté coincé très british qui caractérise les relations entre les personnages, ‘Le vent dans les saules’ reste un classique intéressant, mais un peu désuet, et certainement mou. On aurait peut-être aimé un peu plus de mauvaise foi et mordant, mais c’est ainsi. Les meilleurs moments sont sans doute ceux protagonisés par le crapaud, sa vanité et ses bizarreries, au point que le roman devient un peu ennuyeux quand il n’est pas présent. Malgré ce déséquilibre c’est quand même un livre intéressant et sympathique.
Si vous avez lu et aimé ‘Watership down’ de Richard Adams, publié plus de soixante années plus tard, avec un thème similaire mais traité d’une façon beaucoup plus profonde et réaliste, il y a des chances que vous trouviez ‘La vent dans les saules’ un peu boring.
Citation :
« Lancez-vous dans l’aventure, répondez à son appel avant qu’il ne soit trop tard. Il suffit de fermer la porte derrière vous, de partir avec la joie au cœur, et vous tournez la page. Plus tard, bien plus tard, quand la coupe sera vidée et la pièce jouée, vous reviendrez vous asseoir au bord de votre rivière, vous aurez fait provision de souvenirs qui vous accompagneront. »
0 Comments