(Деревня / Derévnya, 1909)
Traduction : Maurice Parijanine. . Langue d’origine : Russe
⭐⭐
Ce que raconte ce roman :
Dournovska, village dans la campagne russe, pendant la révolution au début du XXe siècle. Deux frères fâchés depuis des années décident d’enterrer leur différend quand ils rentrent dans la quarantaine. Tikhon, enrichi de façon douteuse, renoue donc une relation de famille avec son frère Kosma, rustre, fainéant et perpétuellement alcoolisé.
Le village des ploucs :
Selon les propres mots de Bounine, « Mon roman dépeint la vie dans la Russie rurale ; à travers d’un village en particulier, on montre la vie dans l’ensemble de la Russie ». À sa sortie en 1909, ‘Le village’ fit scandale, malgré le soutien de Gorki et d’autres écrivains réputés de l’époque, car effectivement à travers la vie dans ce village, Bounine dépeint la Russie rurale comme un monde misérable et violent, rempli d’ivrognes et abrutis désœuvrés, où l’intelligence brille par son absence et l’homme est très près de la bête. C’est sombre, noir et sans espoir, même pour un roman russe.
Cette image réaliste, sans concessions, très éloignée de la paysannerie saine, goguenarde et joyeuse véhiculée souvent dans le roman russe, choqua les lecteurs de l’époque. Plutôt que décrire les vies des honnêtes paysans frappées par la misère et les difficultés, dans ‘Le village’ c’est la propre misère morale des paysans, leur égoïsme, leur paresse, leur jalousie et leur haine, ce qui cause leur désespoir. Le contraste entre les deux frères, finalement aussi horribles l’un que l’autre, est au centre du roman.
C’est un récit cru et dur mais aussi très décousu et chaotique. Sans une structure claire, le roman s’articule autour d’une série de scénettes qui s’enchainent sans apparente progression dramatique. Du coup c’est un roman très court, très bien écrit mais qui devient long et épuisant à lire.
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