(Brekkukots annáll, 1957)
Traduction : Régis Boyer. Langue d’origine : Islandais
⭐⭐
Ce que raconte ce roman :
Álfgrímur, abandonnée à la naissance par sa mère lors de son séjour à Brekkukot, sera adopté par le vieux pêcheur Björn et sa femme, à qui il considérera comme ses grands-parents et aussi un peu comme ses parents. Dans cette maison perdue dans un endroit enclavé d’Islande, plusieurs personnages hauts-en-couleur vont se donner rendez-vous. Parmi eux, on trouve notamment le fameux chanter d’Opéra Garðar Hólm, gloire internationale de l’Islande, qui va susciter l’admiration du jeune Álfgrímur et changer le cours de sa vie.
La vie quotidienne des islandais :
Halldór Laxness, auteur de ‘La cloche d’Islande’ (1943-1946), recevra en 1955 le prix Nobel de littérature, devenant à ce jour l’unique récipiendaire islandais de ce prix, toutes catégories confondues. Son premier roman après le prix sera ‘Les Annales de Brekkukot’, publié deux années plus tard. Le roman se centre dans la vie d’un jeune dans une petite bourgade de province dans la côte islandaise. Sans une intrigue particulièrement marquée, le roman trouve son intérêt dans un ton décidément farceur, notamment par l’ensemble de personnages secondaires loufoques et ces situations détonantes, qui se combinent avec une narration relativement nostalgique.
Ce mélange de comédie et de nostalgie ferait de cette lecture un moment agréable, mais le roman a quelques bonnes lenteurs, et du coup le lecteur peut s’ennuyer à pas mal de moments. L’intrigue est minimale et la psychologie du personnage principale n’est pas particulièrement marqué, donc le lecteur aura peut-être du mal à s’investir dans son parcours. Álfgrímur est tiraillé entre ses rêves de devenir pêcheur et vivre une vie plus quotidienne comme son grand-père, où bien se lancer dans la vie de chanteur international comme son idole Garðar Hólm, mais cela ne semble pas le tenter vraiment.
Ce dilemme entre tradition et progrès n’est pas assez développé et on a du mal à savoir ce que Laxness voulait vraiment nous raconter à travers de cette histoire. Mis à part ce côté documentaire de présentation du quotidien d’une ville côtière, ‘Les annales de Brekkukot’ n’a pas un sujet clair. Le passage à l’âge adulte de Álfgrímur est un peu le noyau de l’histoire mais cela n’entraine pas des changements si importants que cela chez le jeune, ni une vraie réflexion sur la fin de l’enfance.
C’est sans doute bon mais à mon sens sans plus.
Citation :
« Certains pêcheurs en voulaient à mon grand-père parce qu’il vendait parfois du poisson frais moins cher que les autres. Ils disaient qu’il était malhonnête de faire concurrence à des hommes respectables de cette façon-là. Mais quelle est donc la valeur d’un lompe mâle ? Et combien vaut une livre d’aiglefin ? Ou une plie ? C’est comme si l’on demandait : combien coûtent le soleil, la lune et les étoiles ? »
0 Comments