Littérature des 5 continents : EspagneEurope

Les brûlures du matin

Ana Maria Matute

(Primera memoria , 1959)
Traduction : Antoinette Bloch.   . Langue d’origine : Espagnol
⭐⭐

Ce que raconte ce roman :

Une petite fille, Matia, habite avec son frère, chez sa grand-mère dans une île en Espagne, pendant que son père est absent, combattant loin, dans la guerre civile espagnole, et sa mère est morte. Dans cette maison loin des guerres, Matia, son frère et aussi Borja, le fils d’une tante, vont bâtir leur univers personnel, leur monde parallèle, où ils pourront vivre des moments d’insouciance, cachés de l’impitoyable grand-mère, pendant qu’ailleurs le monde s’assombrit.

Enfance sans innocence :

Les enfants vont petit à petit s’éloigner du monde sécurisant de l’enfance et affronter les terribles réalités du monde qui les entoure et aussi de ses propres enfers intérieurs. Ces enfants ne sont pas des anges, leur côtés tristes et sombres reflètent l’ambiance morose de la guerre, et la cruauté et la violence contenue sont présentes tout le long du récit.

Ana Maria Matute, une des plus brillantes écrivaines espagnoles du XXe siècle, s’attache à son sujet de prédilection : Le côté sombre de l’enfance. Elle nous recrée une ambiance étrange, nostalgique mais inquiétante, hors du monde adulte. Dans cette maison qui est un personnage à part entière, les enfants deviendront adolescents et la vie ne sera plus jamais innocente.

Malgré un décor très juste, une aisance dans la description de cette étrange enfance, et un style sobre d’une classe incontestable, ce roman mélancolique n’arrive pas à décoller. Premier roman d’une trilogie nommé ‘Los mercaderes’, qui se complète avec les romans ‘Les soldats pleurent la nuit’ (1963) et ‘La trappe’ (1970).


Citation :

« En feuilletant un vieil album, je crois retrouver dans ce visage épais, massif et blanchâtre, dans ces yeux gris bordés d’un cercle bleuâtre, un reflet de Borja et même de moi. Je suppose que Borja a hérité son assurance, son manque absolu de pitié et moi, peut-être, cette grande tristesse. »

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