(Strange Case of Dr Jekyll and Mr Hyde, 1886)
Traduction : Charles-Albert Reichen. Langue d’origine : Anglais
⭐⭐⭐
Ce que raconte ce roman :
Londres, fin du XIXe siècle. M. Utterson et M. Lanyon, membres distingués de la bourgeoisie sont consternés de constater que leur ami, le Dr Jekyll, côtoie quelqu’un de très peu fréquentable, un certain Monsieur Hyde. Ils essaient de dissuader Jekyll de le fréquenter, mais le mystérieux Hyde est insistant et apparaît de partout.
Parabole sur les deux côtés indissociables de l’être humain :
Des bourgeois pas heureux, malgré avoir tout ce qu’ils veulent, s’est connu. L’argent ne fait pas le bonheur, il parait. Au bout d’un temps il ne suffit plus. Donc se créer un alter-ego, pour pouvoir assouvir ses désirs cachés et ses pulsions les plus primitives, c’est la solution que Jekyll trouve pour donner suite à son besoin de transgression, et concilier ses deux côtés. Mais réprimer son moi plus sombre peut engendrer des monstres plus grands.
Cette parabole sur l’acceptation des côtés cachés de l’être humain a eu des multiples lectures (dont une douteuse parabole sur l’acceptation de l’homosexualité), et des milliers d’adaptations et de déclinations (dont le personnage de Bruce Banner et son alter-ego Hulk des Avengers). À mon sens, ce livre est finalement un exposé sur la morale excessive de l’époque, qui étouffait tout souffle de liberté hors du chemin tracé. Tout écart de conduite poussait inévitablement vers une double vie : La vie extérieur, apparente et en accord avec la morale (Dr Jekyll), et celle intérieur, cachée, où on est libre et soi-même (M. Hyde).
Récit court et intéressant, même si un peu simple et convenu, avec une ambiance soignée et inquiétante, et une critique très juste des mœurs hypocrites de la bourgeoisie de l’époque.
Citation :
« Jekyll avait pour Hyde l’intérêt d’un père ; Hyde avait pour Jekyll l’indifférence d’un fils. »
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