Littérature des 5 continents : EspagneEurope

L’ombre du vent

Carlos Ruiz Zafón

(La sombra del viento, 2001)
Traduction : François Maspero.   . Langue d’origine : Espagnol
⭐⭐⭐

Ce que raconte ce roman :

Barcelone dans les années 40. Le jeune Daniel Sempere accompagne son père au Cimetière des livres oubliés, une bibliothèque secrète en plein quartier gothique, qui abrite une énorme collection de livres rares. Daniel, comme rituel d’initiation, devra choisir un livre ‘oublié’ pour le protéger. Son choix se porte sur ‘L’ombre du vent’ écrit par un auteur méconnu, Julián Carax. Dans sa recherche d’informations sur cet écrivain maudit, il trouvera l’aide de l’ex-vagabond Fermín Romero.

Petit à petit, le passé de Carax se dessine, notamment ses amours clandestins avec Penelope, l’héritière de la maison Aldaya. Au milieu de toutes leurs découvertes, Daniel et Fermín croiseront le chemin du mystérieux Laín Coubert, qui se propose bruler toutes les copies des livres de Carax.

Mystère dans la Barcelone de l’après-guerre :

Après la guerre civile espagnole, l’ambiance est morose. Comme beaucoup, Daniel, notre narrateur, cherchera à s’évader d’une réalité terne et morne. Cet orphelin de mère, entame le projet de sortir l’écrivain Carax de l’ombre, mais il se retrouvera au milieu d’une intrigue rocambolesque qui mélange livres et ombres, amours interdits et haines profondes, sous la présence omniprésente de la ville de Barcelone, personnage à part entière du livre.

Probablement le plus grand succès internationale de la littérature espagnole du 21ème siècle, ‘L’ombre du vent’ charme les lecteurs autant par ses multiples rebondissements, les mystères qui s’emboîtent comme tiroirs cachés dans la intrigue, le savant mélange des temporalités, avec les évènements du passé qui répercutent dans le présent, et aussi par ses fascinants personnages : Comme le propre Carax, une énigme en soi; ou le favorite des fans, Fermín Romero, ex taulard, ex vagabond, humaniste à l’humour sans égal, qui deviendra l’allié des Sempere dans leur quête pour ôter le voile qui cache le passé.

Mais à mon sens le plus grand atout du roman est son fascinante atmosphère, mélange de nostalgie, de cauchemar et de l’arcane. La géographie de la ville contribue de façon décisive à cette ambiance d’enchantement parfois morbide. Sinon, l’intrigue se déroule de façon assez feuilletonesque, avec énormément de cliff-hangers et du teasing (genre, vous allez voir dans l’épisode suivant ça va être la bombe), ce qui parfois peut pousser un peu trop le roman vers le côté plot-driven. Cela facilite sa lecture, mais, en se concentrant autant sur l’intrigue et les rebondissements, lui donne un côté parfois trop unidimensionnel.

‘L’Ombre du vent’ inaugure le Cycle du Cimetière des livres oubliés, composé des suivants romans, écrits tous par Zafón :

1. ‘L’Ombre du vent’, 2001 (La sombra del viento)

2. ‘Le Jeu de l’ange’, 2008 (El juego del ángel)

3. ‘Le Prisonnier du ciel’, 2011 (El prisionero del cielo)

4. ‘Le Labyrinthe des esprits’, 2016 (El laberinto de los espíritus)


Citation :

« Se demander simplement si on aime est déjà la preuve qu’on a cessé d’aimer »

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