Littérature des 5 continents : AllemagneEurope

Michael Kohlhaas

Heinrich von Kleist

(Michael Kohlhaas, 1810)
Traduction : Georges La Flize. Langue d’origine : Allemand
⭐⭐⭐

Ce que raconte ce roman :

Allemagne au XVIe siècle, pendant la réforme protestante. Michael Kohlhaas, marchand de chevaux est retenu injustement lors qu’il se rendait dans un marché saxon. Un propriétaire terrien bloque son passage, et Kohlhaas doit laisser ses animaux avec son valet, pour partir régler la situation à Dresden. Michael Kohlhaas mènera l’affaire en justice, mais la corruption des institutions et le retard de l’affaire lui fera prendre les choses en main, avec des conséquences désastreuses.

Que la justice soit faite, même si le monde doit s’effondrer :

Court roman à thèse, qui propose une réflexion sur les limites de la recherche de réparation face aux injustices. Le thème de la confusion entre justice et vengeance est bien traité, avec ce riche marchand qui ne trouve pas la justice et qui cherche réparation jusqu’à ses ultimes conséquences, en basculant sur la démesure et la vengeance contre la société entière (Voir citation ci-dessous).

Le livre réfléchit aussi sur la lutte de classes avec l’idée de ce seigneur qui se croit au-dessus des lois, et qui bloque le passage de Kohlhaas, provoquant sa perte. Kohlhaas va s’attaquer à la noblesse par le biais de la justice, et cela ne lui sera pardonné. Surtout on ne lui pardonnera pas d’avoir raison. Kohlhaas exhibera ses nobles convictions là où tout le monde aurait accepté la corruption et s’aurait incliné face aux puissants. C’est celle-là la vraie rébellion de Kohlhaas : Pas se plier comme correspondrait à sa classe sociale. Cela établit la thèse finale de roman, la justice dépend entièrement de tes origines.

Comme d’habitude dans son auteur, le style est sobre mais passionné et vibrant, avec une certaine démesure, caractéristique du romantisme.


Citation :

« En un mot, le monde aurait béni sa mémoire sans les circonstances qui l’amenèrent à pousser à l’excès une seule vertu, le sentiment de la justice, et en firent un brigand et un meurtrier. »

0 Comments

Submit a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *