(O Senhor Valery, 2002)
Traduction : Caiano Dominique Nédellec. Langue d’origine : Portugais
⭐⭐
Ce que raconte cette nouvelle :
Monsieur Valéry est obsédé par la logique, la sienne. Il porte un regard décalé sur le monde qui l’entoure, et il essaie de trouve un sens rationnel dans les petites habitudes de notre société moderne. Ses réflexions loufoques se manifestent à travers d’une série de dessins et schèmes qui reflètent sa façon unique de penser, à deux doigts de l’absurde.
Regard décalé sur le monde :
‘Monsieur Valéry’ est une courte nouvelle, d’un style simple épuré et minimaliste, composée de chapitres aussi très courts. Cela se lit en moins d’une heure. Le texte est intercalé avec des dessins et croquis qui expriment la logique décalée de Monsieur Valéry. À travers une formulation surréaliste, se dessine le portrait d’un homme solitaire qui est en permanente réflexion sur le côté absurde des choses, trouvant des solutions encore plus absurdes mais complétement logiques en apparence.
Tout son entourage est décrypté sous le filtre de sa logique décalé. Par exemple, le fait qu’un trajet en train de 20 minutes mène au même endroit qu’un parcours de dix heures à pied lui rend méfiant. Il propose des solutions à un triangle qui voudrait être un carré, préconise une course de 100 mètres dans laquelle chaque athlète arrive à un point d’arrivée différent, justifie le choix de se mettre une paire de chaussures de couleurs différentes, et utilise une paire différente pour chacune des 5 rues qu’il connait.
‘Monsieur Valéry’ est la première nouvelle de la série ‘Le quartier’ (‘O barrio’), que Tavares écrivit entre 2002 et 2010. Chaque nouvelle porte sur un monsieur obsédé par un domaine de prédilection assez particulière, comme Monsieur Valéry et la logique, Monsieur Brecht et le succès, Monsieur Kraus et la politique, Monsieur Juarroz et la pensée, ou Monsieur Calvino et la promenade. Personnellement, je n’ai pas trouvé cela aussi porteur de réflexion qu’il n’en a l’air, mais plutôt creux. Également, un petit air désuet, et surtout l’humour, qui n’est pas particulièrement percutant à mon sens, m’empêchent de profiter du côté surréaliste de cette histoire. Par contre, si vous aimez l’écriture d’Italo Calvino (qui d’ailleurs prête son nom à un des messieurs), les personnages de ‘Le quartier’ pourraient vous intéresser.
Citation :
« Qui me dit que l’endroit où j’arrive après dix heures est le même que celui où j’arrive en vingt minutes ? »
0 Comments