(Paseos con mi madre, 2011)
Traduction : Pas connue. . Langue d’origine : Espagnol
⭐⭐⭐
Ce que raconte ce récit autobiographique :
Lors de plusieurs promenades avec sa mère, l’écrivain Pérez Andújar profite pour raconter sa vie dans les quartiers moins favorisés de la banlieue de Barcelone, depuis son enfance jusqu’à nos jours, tout en soulignant les multiples évènements qui ont façonné la vie urbaine dans la périphérie.
Une vie banale dans une banlieue anodine :
C’est un livre inclassable, à mi-chemin entre le récit autobiographique et l’essai sur la vie dans la banlieue, thème omniprésent du livre. À travers les descriptions de l’auteur, né à Saint Adrià del Besòs dans la région métropolitaine de Barcelone, la vie banale d’une personne conventionnelle se dessine, au même temps qu’on trace un lucide portrait des quartiers dortoir de la périphérie de la ville, bâtis principalement lors des vagues migratoires des années 60 et 70, en provenance d’Andalousie ou d’Estrémadure. Justement en soulignant tout ce qui est concret et particulaire dans les quartiers extérieurs de Barcelone, Perez Andujar semble porter un message universel de la vie dans une banlieue européenne quiconque.
Autre son sujet atypique, c’est quand-même un livre étrange par son style. Utilisant le temps futur pour décrire ses péripéties dans le passé, le narrateur et écrivain semble vouloir donner une idée de vie cyclique qui recommence, ou même qui n’a pas trop d’importance, tellement anodine elle semble. Une vie parmi des milliers. Certains chapitres d’intérêt plutôt limité, énumèrent des quartiers ou des rues, tandis que d’autres plus émouvants racontent des petites anecdotes de quartier, ou tracent le portrait des femmes de la génération de sa mère dans les quartiers. Justement, malgré ce qui laissait présager le titre du livre j’ai trouvé que le personnage de la mère n’était pas assez approfondi. En réalité il n’y a pas vraiment des personnages. La banlieue elle-même est le seul personnage du roman.
C’est intéressant et très bien écrit, et ces vagabondages banals dans le quartier, à des années de lumière des milliers de touristes qui sillonnent le centre-ville, offrent une vision radicalement différente de celle habituelle dans les romans placés dans Barcelone. Attention, pour ce qui ne sont pas nés (comme moi) dans cette ville, certaines digressions du récit risquent de devenir ennuyeuses. C’est quand même un écrivain à suivre.
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