(Hurmaava joukkoitsemurha, 1990)
Traduction : Anne Colin du Terrail. Langue d’origine : Finnois
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Ce que raconte ce roman :
Onni Rellonen, un entrepreneur fatigué par les successives faillites de tous ses projets, décide de se suicider. Au même endroit et moment où il décide de se pendre, il retrouve par le plus grand des hasards le colonel Hermanni Kemppainen, un homme presque à la retraite, qui, chagriné par la mort de sa femme, a décidé de se suicider lui aussi au même endroit. Avec le suicide en commun, ces deux hommes auront l’idée de partager leurs expériences et de lancer un appel pour trouver des semblables suicidaires.
L’optimisme pessimiste :
Ces prémices et ce parti pris détonants ont réveillé mon intérêt dès les premières pages. Je me disais qu’avec ces deux personnages qui se rencontrent dans le suicide, il y avait de matériel pour une bonne comédie noire avec des personnages décapants. Cela promettait. Puis, lentement au fur et à mesure qu’on rajoutait des personnages et qu’on commençait à faire la dernière tournée avant le rideau de fin, j’ai décroché. Aucun attachement possible avec les personnages, tellement ils sont à peine ébauchés et pas approfondis. On n’a pas vraiment d’intérêt à les suivre dans leur parcours ni à savoir s’il parvient à ses fins, c’est dommage.
Aucune tension à niveau de l’intrigue non plus, tout est couru d’avance. Pas non plus de réflexion profonde sur le suicide ni sur la mort. Et pourtant c’est le sujet central. Reste un humour noir et un optimisme étrange qui se dégage de la troupe de malheureux. Saunas, alcool et pessimisme, voilà la trifecta finlandaise présenté dans ce roman. On a un peu l’impression que la Finlande est comme ça selon Paasilinna. De toute façon, on va quitter ce pays pour un périple européen dans un road trip, finalement décevant par répétitif.
Les personnages féminins sont encore moins travaillés que les masculins. La troisième protagoniste de l’histoire est très vite présentée comme une belle femme qui se promène chez elle en talon aiguilles à trois heures du matin. Sans commentaires.
Cette sobriété de style m’a fait penser au portugais José Saramago. Un sujet étrange développé de façon factuel et sans métaphores ni complexités. Mais, là où le génial Saramago nous offre des réflexions profondes sur les abîmes de l’âme humaine, Paasilinna reste à peine à égratigner la surface des sujets évoqués dans ce livre.
Petite déception, malgré un départ très sympa et une bonne dose d’humour noir.
Citation :
« Le plus grave dans la vie c’est la mort, mais ce n’est quand même pas si grave. »
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