(Siddhartha, 1922)
Traduction : Joseph Delage. Langue d’origine : Allemand
⭐⭐⭐
Ce que raconte ce roman :
Le beau Siddhartha, adolescent brahmane, habite dans une famille aisée en Inde au début du XXe siècle. Il est heureux, sa vie est paisible est son chemin semble tracé et sans encombre, mais l’adolescent rêve de quelque chose de plus, et se propose de quitter sa famille pour partir à la recherche de soi-même.
Parcours initiatique spirituel :
Comme d’habitude chez Hesse, on est face à un roman initiatique et philosophique qui tourne autour du Angst, cette angoisse existentielle tellement ressentie à l’adolescence, ce sentiment de n’appartenir nulle part, et cette ambition de chercher ailleurs un monde plus profond. Idéal pour des adolescents en mal d’être, car mélange des inquiétudes typiques de cette étape de la vie avec des angoisses spirituelles, et peut éventuellement dialoguer avec des jeunes qui se trouvent en détresse et solitude (comme c’était bien mon cas et celui des millions d’adolescents lecteurs de ce livre). La relecture à l’âge plus adulte ne fait pas le même effet, loin de là, mais cependant cela reste un auteur solide qui a marqué des générations d’adolescents.
À signaler que ce jeune Siddhartha, n’est pas Siddhartha Gautama, fondateur du Bouddhisme, mais un jeune qui s’approche des inquiétudes spirituelles du Bouddhisme, sans vraiment les prendre comme siennes.
Cette recherche de la connaissance de soi, qui est le moteur de toute l’œuvre de Hesse, s’agrémente ici avec l’idée que le savoir ne peut pas se transmettre de maître à élève, mais doit se trouver dans soi. Siddhartha va parcourir différents chemins, évaluer différentes options de vie, avant d’attendre l’éveil par lui-même.
La mère de Hesse, née en Inde, lui avait transmis cet amour par la culture et la spiritualité des philosophies orientales, et le jeune Hesse l’avait activement cherché lors de ses voyages en Inde dans les années 1910. La publication du libre en anglais coïncida avec une mode d’exploration spirituelle et curiosité par la culture orientale, qui explosa dans les années 60, découplant la popularité du livre, principalement, encore un fois, chez des jeunes adolescents en quête de réponses à ses inquiétudes.
Citation :
« Quand le moi sous toutes ses formes sera vaincu et mort, se disait-il, quand toutes les passions et toutes les tentations qui viennent du cœur se seront tues, alors se produira le grand prodige, le réveil de l’Être intérieur et mystérieux qui vit en moi et qui ne sera plus moi »
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