Littérature des 5 continents : AllemagneEurope

Sur les falaises de marbre

Ernst Jünger

(Auf den Marmorklippen, 1939)
Traduction : Henri Thomas. Langue d’origine : Allemand
⭐⭐

Ce que raconte ce roman :

Dans un pays imaginaire, la Marina, ont retrouvé deux frères qui habitent dans un ermitage situé au bord des falaises de marbre. Ils mènent une vie paisible et contemplative, s’occupant de la bibliothèque, de l’herbier et de promenades dans la nature. Mais une voile sombre se cerne sur les deux frères. Car le Grand Forestier, mystérieux seigneur de la Maurétanie, commence à dévaster les pays voisins et menace la Marina.

Allégorie sur la menace totalitaire :

‘Sur les falaises de marbre’ est un récit fortement axé sur le coté légendaire, qui dénonce la monté des totalitarismes et la menace des dictatures. Écrit en Allemagne en plein essor du nazisme, au début de la deuxième guerre mondial, c’est tentant de voir dans ce roman une métaphore de la montée de Hitler et l’Allemagne nazi. Mais la portée du récit est plus symbolique et va au-delà d’identifier le Grand Forestier avec Hitler, avec Staline, ou avec n’importe qui d’autre. Hitler lui-même n’a pas souhaité l’interdiction du livre, entre autres, parce que Jünger était un héros de la première guerre.

Le récit reste donc assez allégorique, sans rentrer dans énormément de précisions, préférant la suggestion au concret. C’est peut-être sa force, mais aussi son problème, car, pour les lecteurs qui cherchent une intrigue cohérente et des personnages marquants, il y a fortes chances que ce livre soit une déception. Le récit avance peu, les personnages ne sont pas ni attachants ni trop marqués et la progression de l’ombre menaçante se fait d’une façon très simpliste et redondante. C’est beau et poétique, mais à mon sens trop répétitif, aussi que naïf et un peu désuet.


Citation :

« Telles sont les caves au-dessus desquelles s’élèvent les fiers châteaux de la tyrannie et c’est au-dessus d’elles que nous voyons monter l’encens de leurs fêtes : Puantes cavernes d’un genre sinistre, où toute éternité l’engeance reprouvée se délecte lugubrement à souiller la liberté et la dignité humaines. Alors se taisent les muses, et la vérité commence à vaciller comme un fanal dans un souffle mauvais. »

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