(Tu, mio, 1998)
Traduction : Danièle Valin. Langue d’origine : Italien
⭐⭐⭐
Ce que raconte ce roman :
Dans une île de la mer Tyrrhénienne, un jeune adolescent passe l’été de 1950 chez son oncle. Les sorties pêche et la vie face à la mer donnent à ses journées un air d’insouciance, tandis que le monde autour de lui essaie de composer avec les conséquences désastreuses laissées pas la guerre à peine terminée, et le rôle obscur que l’Italie a joué dans ce conflit. L’arrivée d’une singulière jeune fille appelée Caia dans le groupe d’amis de son cousin Danièle, va bouleverser toute sa vie. Séduit par le regard mélancolique de la jeune fille, dont les origines semblent mystérieuses, il découvre que la jeune fille a un lourd passé et un sombre secret, et il s’attribue comme mission de protéger Caia contre tout danger. Notre jeune narrateur tombera progressivement dans un profond amour platonique.
Amour adolescent dans l’Italie d’après-guerre :
Beau roman qui suit le premier amour d’un adolescent, tiraillé entre le monde d’insouciance, de mer, et d’été et le conflit horrible et caché dont sa bien-aimée Caia en est la victime collatérale. Notre protagoniste-narrateur, comme dans tout bildungsroman ou roman d’apprentissage, doit grandir et rejoindre le monde plus sombre et difficile des adultes. La deuxième guerre mondiale et la persécution des juifs a laissé des traces indélébiles et des blessures difficiles à cicatriser. Notre jeune narrateur s’interroge sur ce sombre passé et voudrait connaitre plus, sauf que toutes ses sources semblent lui donner une information vague ou incomplète. L’arrivée de Caia dans sa vie va bousculer tout son univers.
La mer Méditerranée est présente tout le long de roman, et l’eau, le sel, le sable et le soleil, vont s’intégrer de façon permanente dans la narration. Ce cadre idyllique s’érige en contrepoint des non-dits et du passé sombre qui entourent le narrateur. Comme dans la plupart de romans de l’auteur italien, le phrasée est beau, la narration poétique, le rythme posé et le ton mélancolique.
Un livre simple et court mais très attachant, qui peut être une bonne porte d’entrée pour connaitre le travail d’un écrivain magnifique.
Citation :
« Avant tout, il me dit que chercher des réponses chez les autres équivaut à chausser le soulier de son voisin, qu’on doit se donner soi-même ses réponses, sur mesure. Les chaussures des autres ne sont pas confortables. »
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