(Vida Privada, 1932)
Traduction : Nicolas Pujol. Langue d’origine : Catalan
⭐⭐⭐
Ce que raconte ce roman :
Barcelone, première moitié du XXe siècle. Fresque familiale des Robirola, famille de riches héritiers qui voient leur patrimoine en danger par la mauvaise gestion, et leur privilèges menacés par la nouvelle ascension de la bourgeoisie. On retrace leur vies publiques et privées pendant trois générations, au gré des changements opérés dans la ville et dans la société catalane de l’époque.
La chute de la maison Robirola :
Sur fond de lutte des classes, comme cette aristocratie catalane en lambeaux qui fait face aux plus vulgaires nouveaux riches, cet élégant feuilleton dépeint la perte de valeurs et les mœurs effrénés de la société barcelonaise d’avant la guerre civile. Avec les nouvelles attitudes, plus osées et désinvoltes, le vieux monde des traditions qui a régi cette famille pendant des lustres, sera secoué.
La belle-époque, remplie de superficialité, légèreté et vitalité, semble avoir de bons jours devant elle, mais le poids du passé et des traditions, et la ruine économique mais aussi morale qui menace ce nouveau monde vont faire chavirer nos protagonistes. Jusqu’à quand on peut prétendre qu’on est grand, avant qu’on se rende compte qu’on est petit ? D’autant plus que l’ombre du franquisme n’est pas loin. Un regard acéré sur les contrastes, les prétentions et les faux-semblants de cette époque, non exempt de cynisme, remplit ce roman de finesse et classe.
Sagarra nous montre des personnages très variés de toutes les classes sociales, des salons de la haute société aux maisons closes dans les quartiers populaires, tout le monde est critiqué sans pitié, un peu dans la lignée de Zola. Ces personnages, bien décrits, misérables, frivoles, remplis de défauts, parfois hauts en couleurs, ils sont souvent inspirés des personnages réels de l’époque, ce qui provoqua encore plus de scandale que les sujets plus osés du libre, et conduit à sa subséquente censure.
‘Vies privées’ est un classique incontournable de la littérature catalane du début du XXe siècle.
Citation :
« … Les Robirola, n’eurent d’autre choix que l’anéantissement absolu, parce que la décadence qui portaient dans le sang, n’avait plus de force suffisante pour réagir. »
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