Littérature des 5 continents : AustralieOcéanie

The slow natives

Thea Astley

(The slow natives, 1965)
Traduction :   Pas connue.   Langue d’origine : Anglais
⭐⭐

Ce que raconte ce roman :

C’est un roman choral qui se centre dans les inquiétudes d’une famille de classe moyenne qui habite dans la banlieue de Brisbane, les Leverson. Le père Bernard est un professeur de musique qui doit évaluer le talent musical des nonnes et novices de la communauté religieuse. La mère, Iris, s’ennuie mortellement dans son mariage et prend un amant pour essayer de renouveler sa vie, sans en tirer beaucoup de satisfaction. Leur fils, Keith, est un adolescent en plein crise d’adolescence, qui fréquente des amitiés peu recommandables. L’affaire d’Iris accentue encore plus les problèmes de communication de la famille.

Problèmes de communication dans la middle class de Brisbane :

Le récit suit les vies de cette famille et leur quotidien morose et peu brillant, ainsi comme un ensemble d’autres personnages qui font partie de leur entourage. Malgré que les critiques normalement mettent souvent ce roman dans le top 10 des romans australiens de tout le temps, je dois avouer que j’ai trouvé cela peu intéressant et très boring. Il y a très peu d’action, sauf peut-être dans sa partie finale, mais je ne pourrais pas dire que cette progression vers la fin est réussie. À tellement décrypter les atermoiements de cette classe désœuvré, on s’ennuie autant qu’eux.

Le sujet principal semble être celui de l’incommunication, particulièrement au sein de la famille, ce qui est appuyé par les oscillations des points de vue dans la narration, qui ne font sinon souligner le vide existentiel de nos personnages. Il y a quelques trouvailles, comme le curé excentrique en crise de foi et la sœur étrange et timide, ou le copain un peu voyou de Keith, mais en général ce melting-pot de personnages singuliers et cette narration qui passe de l’un à l’autre frénétiquement, n’arrivent pas à se concrétiser dans quelque chose de solide ou profond. Du coup, soit je n’adhère pas au style Astley, soit la narration est trop vague et chaotique. Ou peut-être les deux sont vrais. Bref, je ne recommande pas, mais ce n’est pas exclu que ce soit génial.

J’aurais vraiment aimé aimer ce roman, car Astley, pionnière des femmes écrivaines en Australie, fut pendant longtemps la seule autrice dans un monde d’hommes. Elle remporta à quatre reprises le prestigieux prix Miles Franklin (nommé d’après l’écrivaine de ‘Ma brillante carrière’), et son œuvre jouit d’une réputation remarquable dans le monde anglophile et dans son pays en particulier. Hélas, malgré que le talent soit évident, j’ai trouvé son style trop cryptique, fade et plutôt ennuyant.

Étonnamment je n’ai pas trouvé des traces d’une traduction française de cette œuvre, malgré la renommée de l’œuvre et le prestige. Je l’ai lu en anglais, ce qu’encore une fois je ne recommanderai pas si, comme moi, vous n’êtes pas super fluent, car Astley emploie autant de lexique relevé que de l’argot, le tout combiné dans une narration pas forcement structurée. Du coup c’est ardu à lire.


Citation :

« La moitié du plaisir aurait été que Bernard s’inquiète, et l’autre moitié que Gerald soit ‘torturé par le désir’, phrase qu’elle empruntait de ses lectures habituelles. Mais le premier ne s’inquiétait pas et le second n’était pas torturé. »

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