(Beia and Ioane, 1995)
Traduction : Pas connue. Langue d’origine : Anglais
⭐⭐⭐
Ce que raconte cette nouvelle :
Ioane et Beia, les jeunes adolescents amoureux, appréhendent la fin des études et la séparation plus que probable qui va les secouer. Tandis que le jeune Ioane retourne chez son père Maremare, et devra se mettre à chercher du travail, Beia partira avec sa mère à Tarawa, une autre île plus grande, pour poursuivre des études. À travers une amie commune, Teretia, les deux amoureux se tiennent au courant et s’écrivent quelques lettres, mais avec le temps une certaine distance s’installe. Sera-ce la fin de leur jeune amour ?
Loin des yeux loin du cœur ? :
Nouvelle sur la fin de l’amour, et sur l’effet que le temps et la distance jouent sur une jeune relation. Face à leurs nouvelles situations à la fin des études, les deux jeunes vont évoluer différemment. Leur séparation géographique ne fera qu’accentuer leurs différences, atténuant ce qui les unissait. Ainsi, le contexte de sa distanciation met de relief leur différence de classes, Ioane, très jeune doit se concentrer sur le travail, tandis que Beia peut se permettre continuer ses études, et se rapprochera d’autres jeunes qui sont dans sa même situation. Le long du récit le quotidien et la façon de vivre dans les îles de Kiribati est très présente, et le rapport et la distance entre les îles qui conforment l’archipel marque clairement la vie et le destin des personnages.
Très peu de littérature est publiée par des auteurs de Kiribati. L’œuvre la plus connue internationalement est ‘Waa in Storms’ un poème épique de Teweiariki Teaero, mais en prose il y a très peu de choix. ‘Beia and loane’ est une courte (environ 27 pages) mais très belle nouvelle, imbue d’un ton mélancolique assez irrésistible. Cette narration sur la fin des amours de jeunesse, même si située dans cette ambiance exotique, peut parler à n’importe quel lecteur du monde par la simplicité touchante des émotions des personnages. Le récit n’a rien d’extraordinairement brillant, mais est émouvant, intéressant et très agréable. C’est surtout une fenêtre privilégiée qui nous montre un aperçu authentique de la vie dans cet archipel méconnu. Belle lecture dans l’ensemble.
Cette nouvelle fut publié en 1995, un an après la mort de Tekonnang, dans un recueil de littérature du Pacifique nommé ‘Nuanua: Pacific Writing in English since 1980’, préfacé et compilé par le réputé écrivain Samoan Albert Wendt, auteur de ‘Les feuilles de Banian’.
0 Comments