Littérature des 5 continents : Nouvelle-ZélandeOcéanie

Ma terre, mon île (Un ange à ma table I)

Janet Frame

(To the is-land, 1982)
Traduction :   Anne Damour.   Langue d’origine : Anglais
⭐⭐

Ce que raconte ce roman autobiographique :

Première partie des mémoires de l’écrivaine Janet Frame, consacré à son enfance et jeunesse. Issue d’une famille de 5 enfants, elle doit constamment déménager, car le père travaille dans le chemin de fer. Janet est fascinée par la lecture et le sens ultime des mots. Dépourvus de moyens financiers, rien n’est facile pour les Frame, mais malgré tout l’enfance de la timide Janet est plutôt heureuse, dans cette famille soudée et aimante. Sauf que, petit à petit, Janet commence à se rendre compte qu’elle est en fait très différente aux autres.

Mémoires d’une fille atypique :

Ce premier volume des mémoires de Janet Frame, semble un peu comme une lente préparation pour les deux volumes suivants. On est dans la description de l’enfance et jeunesse d’une fille atypique, qui a des difficultés pour décoder le monde qui l’entoure et pour se comporter de la façon attendue en société. En guise de réponse à toutes ces questions qui la taraudent, Janet se réfugiera derrière les mots, en les attribuant des sens décalés, elle lira tout le temps et son rêve sera de devenir poétesse. Seulement en tordant les mots qu’elle lit ou qu’elle écrit, Janet pourra donner un sens à ses questionnements : La misère dans laquelle ils vivent, la mort de quelqu’un très proche, sa difficulté pour se socialiser et faire des amis.

Le décalage du personnage principal, sa relation particulière avec les mots, et cette existence parallèle dans un univers littéraire imagé, sont la partie plus remarquable de cette œuvre. Mais je n’ai pas trouvé beaucoup d’émotion littéraire dans ces mémoires. Personnellement, et malgré certains évènements dramatiques décrits dedans, le roman me semble plutôt froid, peu intéressant, et redondant, même si merveilleusement bien écrit. Selon les critiques, les deux volumes qui complètent l’autobiographie justifient l’énorme prestige international de l’œuvre de l’écrivaine néo-zélandaise, mais les 200 pages du premier volume n’ont pas réussi à m’embarquer. À suivre donc.

À la lecture de ce premier volume on peut imaginer une enfant située quelque part dans le spectre de l’autisme, mais je n’ai rien lu dans ce sens qui le confirme officiellement. Janet Frame fut internée en hôpital psychiatrique pour des troubles de schizophrénie, qui finalement s’avérèrent être le résultat d’un diagnostic erroné. Elle subit des nombreux électro-chocs et évita de près la lobotomie. Sa passion pour les mots et l’écriture réussirent à la délivrer de cette spiral descendante, et le film « Un ange à ma table » de Jane Campion, basé sur son autobiographie, contribua à consolider son prestige et sa renommée internationales. Janet Frame est probablement, après Katherine Mansfield, l’écrivaine la plus connue de la Nouvelle-Zélande.


Citations :

« La visite au dentiste marqua la fin de mon enfance et ma présentation dans un menaçant monde de contradictions, où des mots parlés et écrits prenaient un spécial pouvoir. »

 

« Je sus que j’étais une rêveuse simplement parce que la réalité me paraissait trop sordide, soumettant année après année, nos rêves à un déclin impitoyable. »

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