(Our sea of islands, 1993)
Traduction : Tiphaine Isselé. Langue d’origine : Anglais
⭐⭐⭐
Ce que raconte cet essai :
L’écrivain et chercheur en sociologie Epeli Hau’ofa expose ses idées sur l’Océanie, sa décolonisation et la fin de la dépendance des puissances occidentales. Cet article est basé sur des conférences tenues à l’université de Hawaï à Hilo et au East West Center de Honolulu au printemps de 1993.
Océanie vers le futur :
Né en Papouasie de parents Tongiens, Epeli Hau’ofa a passé sa jeunesse entre Tonga et Fidji. J’avais commencé son livre de nouvelles ‘Petites contes du Pacifique’, composé des récits certes touchants et sympathiques mais un peu redondants, et je préférai me tourner vers cet essai qui a eu une certaine importance historique dans la prise de conscience du besoin d’une réel autonomie de cette mer d’îles qui est l’Océanie.
L’article présente l’idée d’un nouvel optimisme, d’un besoin de refonder le concept de l’Océanie, avec des nouvelles bases qui s’éloignent du néocolonialisme. Hau’ofa critique ce système de recherche permanente d’aides aux anciennes nations colonisatrices, qui hypothéquait l’avenir des îles du pacifique, en dévalisant ses ressources de façon incontrôlée, produisant un déclin inévitable. (« Ce qui restait de nos ressources, nos zones économiques exclusives incluses, était mis aux enchères au bénéfice du plus grand acheteur. »)
L’auteur insiste sur le besoin de s’affranchir de cette dépendance économique et culturel, jusqu’à récemment accentuée par un complexe d’infériorité, dérivé de la petite taille de ces îles du Pacifique. L’auteur de l’article lui-même reconnait avoir été victime de ce complexe, au point de l’assumer et le transmettre lors de ses classes dans les universités océaniennes. Maintenant Hau’ofa se bat pour le contredire par tous les moyens.
L’idée de base est que les peuples du Pacifique ne sont pas un ensemble de minuscules îles séparées par des vastes kilomètres d’océan, mais plutôt une mer d’îles qui partage une culture et un avenir commun qui ne dépend que d’eux.
Citation :
« Pendant que j’observais la grande île de Hawaï se développer et se hisser des profondeurs, j’en ai vu le futur pour l’Océanie, notre mer des îles. Ce futur réside dans les mains de nos peuples, pas de ceux qui l’ont prescrit pour nous, ce qui nous ont fait dépendants et endettés à tout jamais parce qu’ils ne voyaient pas aucune issue. »
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