Littérature des 5 continents : Nouvelle-ZélandeOcéanie

Paï (The whale rider)

Witi Ihimaera

(The whale rider, 1987)
Traduction :   Francine Tolron.   Langue d’origine : Anglais
⭐⭐

Ce que raconte ce roman :

Dans Whangara, petite commune au nord-est de l’île Nord d’Aotearoa, en Nouvelle Zélande, habite une communauté maorie. Ils sont les descendants de Kahutia Te Rangi, héro mythologique appelé le chevaucheur des baleines. Koro Apirana, le chef de la tribu attend avec impatience la naissance de son arrière grand fils, pressenti pour la succession de la lignée. Sauf qu’il s’agit d’une fille. Pour le chef Koro c’est une déception profonde et ignore la petite, malgré tous les essais de la gamine pour gagner l’amour de son aïeul.

Appelée Kahu (en honneur de l’héros mythique Kahutia Te Rangi), les talents cachés de la petite resteront sans découvrir jusqu’à qu’elle commence à communiquer avec les baleines par le chant.

Conte naïf avec mythologie maori :

Dans ce Bildungsroman, on raconte le parcours initiatique de Kahu, sa quête d’identité et son passage à l’âge adulte. Le roman est narré à la première personne par l’oncle de la protagoniste, ce qui lui donne une certaine distance et propitie qu’une partie du roman se déroule en Papua (Où l’oncle habitera quelques années), loin de Kahu. À mon avis, cela rajoute peu au récit. En tout cas c‘est la deuxième partie du récit la seule qui retient l’intérêt, lorsque Kahu récupère ce lien qui jadis unissait baleines et hommes (selon la mythologie Maori bien entendu).

Mis à part le côté spirituel et la philosophie écologiste du récit, il y a un fort ton féministe qui se dégage du roman : Tout part d’une mésentente entre Koro, le vieux chef de la tribu, aveugle au talent solaire de son arrière-petite-fille, et la propre Kahu, déçue de l’amour de son aïeul dont elle se voit privé par la seule raison d’être une fille. L’arrière-grand-mère, Nanny Flowers, dame élancée et authentique, qui dit ce qu’elle pense sans aucune gêne, porte le standard du féminisme dans le livre. Le couple Koro et Nanny Flowers est vraiment drôle, toujours avec le divorce prévu quelque part dans l’horizon (elle est souvent accompagnée par la phrase « Je divorce demain »), mais sans jamais arriver à concrétiser ce projet.

Conte sympathique et intéressant, même si un peu trop naïf et enfantin. Les ficelles narratives se voient venir du départ et le fort ton écologiste n’est pas forcément très fin. Les idées sont trop schématiques, sans vraie envergure littéraire, malgré la gravité des sujets écologiques traités. Un peu comme un film de Miyazaki (Je pense surtout à ‘Ponyo sur la falaise’, film qui garde certains points de contact avec ‘The Whale Rider’), mais décaféiné.


Citation :

« Un homme peut laisser sa trace sur la terre, mais s’il n’est pas vigilant, la nature le lui reprendra tout. »

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