Inventaire non académique de romans du monde publiés depuis 1800, sans spoilers

Littérature des 5 continents : AmériqueBarbade

In the Castle of My Skin

George Lamming

(In the Castle of My Skin, 1953)
Traduction :   Pas connue.   Langue d’origine : Anglais
⭐⭐

Ce que raconte ce roman :

Un jeune enfant d’une banlieue pauvre de Barbade, s’apprête à fêter son neuvième anniversaire, quand une pluie diluvienne s’abat sur la ville. C’est un présage ? L’enfant va grandir dans le complexe univers social de l’île dans les années 30 et 40, vers la fin de la période coloniale.

Bildungsroman Barbadien et roman social :

Un des livres le plus plébiscités de la littérature caribéenne de tous les temps, et sans doute, le grand classique de la littérature barbadienne, ‘In the castle of my skin’ (à ma connaissance jamais traduit en français) est un roman à fortes doses autobiographiques, écrit par Lamming à Londres, à seulement 23 années d’âge. Depuis son exile britannique, Lamming retrace ses souvenirs pour relater la convulse situation sociale dans la Barbade, alors appelé ‘Little England’, une île en conflit avec la colonie anglaise et en plein questionnement de son indépendance. La Barbade deviendra un pays indépendant après la publication du livre, en 1966.

Le ton est poétique et évocateur et le langage très riche et relevé, mais la narration est dense et lente, et la structure du livre est assez chaotique. Au récit à la première personne de notre jeune protagoniste, se rajoutent d’autres chapitres narrés à la troisième personne, ainsi comme des chapitres dialogués entre deux personnages, et même des épisodes ou on suit le flux de la pensée d’un personnage. Pas facile de trouver où le livre veut y aller, car il part dans beaucoup trop de directions différentes (là-dessus sied son charme selon certains lecteurs). C’est possible que l’idée fût de pourvoir d’une vision polyédrique l’ensemble de la narration, mais personnellement j’ai trouvé cela très décousu.

Toutes ces différentes techniques narratives sont utilisées d’une façon quelque part improvisée, sans vraiment jamais trancher entre le roman d’apprentissage d’un adolescent en quête d’identité ou le récit d’un conflit social autour de l’exploitation de la terre, jonglant entre les deux sans jamais vraiment approfondir sur aucun. Les deux sujets se trouvent quand le garçon est confronté à la dure réalité des conflits sociaux, et au mépris de la colonie par ces citoyens pauvres, mais cela reste malheureusement épisodique.

Malgré ses qualités, l’indéniable talent d’écriture de Lamming et sa prose nostalgique, la lecture était vraiment ardue et j’ai trouvé ce livre assez boring. L’excès de détails et des descriptions interminables de situations insignifiantes ralentissent énormément le récit. J’avais lu quelques avis que recommandaient d’attendre la moitié du livre pour voir apparaître un vrai développement, mais je suis arrivé à la fin, avec la sensation de que ce roman n’avait jamais vraiment commencé. Avec une intrigue presque inexistante, le livre ne va pas au-delà d’un joli témoignage d’une époque et un lieu. Ce sera peut-être déjà suffisant pour certains lecteurs.


Citation :

« Je n’écrirai plus dans ce livre car je dis les mêmes choses une fois et une autre. Demain je partirai. Les ressemblances seront heureuses de se retrouver, mais ne sauront rien de toi, ce toi qui est caché quelque part dans le château de ta peau. »

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