(O ultimo día de Terranova, 2015)
Traduction : Pas connue. Langue d’origine : Galicien
⭐⭐
Ce que raconte ce roman :
Galice 2014, Vicenzo Fontana fait face aux derniers jours de sa librairie, Terranova, en voie à la disparition par la spéculation immobilière. La librairie Terranova a un passé riche et complexe, qui remonte à 1935, lorsque ses parents Amaro et Comba et son oncle Eliseo la fondèrent, et la dirigèrent pendant tout le franquisme. Face aux challenges de l’époque la librairie sera repère des résistants au régime, refuge pour les persécutés et far de culture.
Librairie avec récit impénétrable :
Les classiques de Rosalia de Castro à part, parmi les auteurs qui écrivent en galicien, Manuel Rivas est sans doute un des plus réputés et connus. Son roman ‘Le crayon du charpentier’ fut un relatif succès, avec un univers poétique et littéraire remarquable et unique, qui conquis la critique et le lecteur. Pourtant, dans ‘Le dernier jours de Terranova’ (à ce jour pas traduit en français), la formule ne prend pas de la même façon, et pourtant les ingrédients étaient totalement là, prêts pour raconter une histoire fascinante, débordante de mélancolie et mystère.
Certes, la narration est intéressante et l’accroche est facile au début, avec notre protagoniste qui plonge dans les réminiscences d’un passé marqué par sa maladie infantile (séjours dans un ‘poumon d’acier’ inclus) et par la résistance clandestine au régime du dictateur Franco qui se donne rendez-vous dans la librairie de la famille. Mais petit à petit le roman sombre victime de sa propre ambition littéraire, devenant trop alambiqué et confus. Le présent et le passé se mélangent dans un complexe jeu de la mémoire qui à mon sens n’est pas toujours réussi. Les dialogues ne sont pas marqués ni avec guillemets ni avec tirets, ils sont tout simplement mélangés avec la narration de façon indistincte, compliquant davantage la lecture.
Le style de Rivas est débiteur de grands auteurs classiques de la littérature latino-américaine comme Juan Carlos Onetti ou Jorge Luis Borges. Manuel Rivas présente un univers crépusculaire, raffiné, érudit et par moments presque onirique. Comme chez Borges et beaucoup des écrivains du boom latino-américain, le roman est rempli de références littéraires savantes, avec quelques-unes que par miracle je connaissais (‘Vies arides’ de Graciliano Ramos, ‘La tempête’ de Shakespeare, ou ’Les sept fous’ de Roberto Arlt), mais qui ne m’aidaient pas à rentrer davantage dans l’ambiance du livre. Je n’ai jamais trop su exactement ce que Rivas voulait nous raconter en fait. C’est quand même bien écrit.
Amateurs de Borges, Woolf, Faulkner et d’autres auteurs postmodernes apprécieront peut-être, mais il y a fortes chances que le lecteur que je représente trouve ce livre ardu à lire et impénétrable, sinon directement boring.
Citation :
« Ici il y a de la vie, Sara ! Dehors tout est un immense cimetière. Le monde s’effondre comme un radeau de naufragés. » (Traduction improvisée)
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