Littérature des 5 continents : AsieEuropeRussie

Le joueur

Fiodor Dostoïevski

(Игрок, 1866)
Traduction : Dominique Fernandez, Sylvie Luneau.   . Langue d’origine : Russe
⭐⭐⭐

Ce que raconte ce roman :

Dans une ville balnéaire imaginaire en Allemagne, le casino est le rendez-vous incontournable des touristes. Alexeï Ivanovitch, fraichement arrivé dans la ville, travaille comme professeur des enfants d’une famille qui est dans une difficile situation économique, et il est éperdument amoureux de la jeune Paulina.

L’arrivée de la riche Baboulinka, la tante de la famille, créera un basculement des situations. Alexeï jouera dans le casino en nom de la dame et aussi de Paulina. Mais il souhaite en réalité jouer à son compte, convaincu que seulement alors la chance lui sourira. Il sera de plus en plus happé dans l’engrenage de l’addiction au jeu.

Rien ne va plus :

Dans cette famille la corruption morale est flagrante, on attend le décès de la tante Baboulinka pour régler la situation économique, les intrigues autour de l’héritage, de l’argent et du casino, sont preuve de la cupidité et corruption de la bourgeoisie russe. Cependant, les sociétés européennes occidentales, représentés par des joueurs de tous bords (France, Allemagne, Pologne, Royaume Uni) sont dépeintes sous une optique largement pire. Présentés comme mesquins, calculateurs et impitoyables, sans âme, les européens sont clairement inférieurs moralement (Voir citation en bas). Les juifs n’en prennent pas moins. Toute la société semble vouée sur la cupidité.

L’addiction au jeu de roulette, le mépris de la France et l’Allemagne, et le romance avec une femme nommée Paulina, sont des clairs éléments autobiographiques. Le thème semble être celui de l’autodestruction.

Court roman écrit à la hâte, en 27 jours, entre deux volumes de « Crime et Châtiment », pour remplir sa partie du contrat avec l’éditeur Stellovski, dont la cupidité créa des innombrables soucis à Dostoïevski. C’est aussi son premier roman dicté, il reste quand même une très belle œuvre, malgré que le roman ne prenne pas vraiment de l’envol tant que la tante Baboulinka ne rentre pas en scène.


Citation :

« Il est rare que le Français soit aimable naturellement, il l’est sur commande, par calcul… Le Français au naturel est du positivisme le plus bourgeois, le plus mesquin le plus commun ; en un mot, c’est l’être le plus ennuyeux du monde »

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