(Awlâd hâratinâ , 1959)
Traduction : Jean-Patrick Guillaume. Langue d’origine : Arabe
⭐⭐⭐⭐
Ce que raconte ce roman :
Le Caire, XIXe siècle. C’est l’histoire du quartier de la Gamaliyya, dans lequel plusieurs ethnies et croyances partagent le même espace, ce qui donne lieu à des conflits perpétuels. Cinq générations se succèdent, alternant des périodes de stabilité avec des explosions de violences et guerres fratricides.
La Gamaliyya :
Chaque génération verra émerger des personnages charismatiques que le peuple va écouter, suivre, ou détester, et ainsi, le nouvel ordre dans le quartier sera bâti sur les ruines de la génération précédente. Le cycle se répète avec un renouvellement successif des personnages, le seul qui reste inchangé, c’est ce quartier de la Gamaliyya, personnage à part entière, central, témoin silencieux de tout un siècle de sang, souffrance et conflit.
Mahfouz nous sert un récit vibrant, noble et spirituel, rempli de paraboles fascinantes et d’une mythologie très ancrée dans le quotidien. Ces personnages sont inoubliables, forts, odieux, attachants, jamais indifférents. Tout sera accompagné de son époustouflant talent pour le visuel.
Roman publié en 1959, fut interdit par la censure égyptienne, qui trouva trop de tolérance et peu de croyance, dans ce récit aux accents mythologiques. La publication égyptienne n’aura lieu qu’en 2006.
Du grand Mahfouz.
Citation :
« C’est quand même curieux, je garde les moutons de tout le quartier, certains appartiennent aux Gabalites, d’autres aux Riaïtes, d’autres encore aux familles riches de notre secteur : eh bien ils paissent ensemble comme des frères alors que leurs maîtres passent leur temps à se haïr et à se disputer. »
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